Elles papotent ? Ouais... un peu.
Elles geignent sur leur existence ? Mmmm... Surtout l’une des deux.
Elles se rappellent le bon vieux temps qui était toujours mieux avant que maintenant ? Se prennent le chou façon Godzilla en peluche ? S’envoient de mignons smileys qui rigolent ?
Vous êtes loin du compte...
Car elles dézinguent. Elles trucident, décanillent, découpent, acidifient, crament, tronçonnent !
Tout oppose Élisabeth, dite Petit Kiwi, l’écolo allergique au foin, et Saule, la « fashion-addict », plus « desperate » que « housewife ».
L’une vit aux States et dilapide la pension alimentaire de son ex en minisacs Prada ; l’autre s’est enterrée dans une communauté hippie au fin fond de la Creuse.
Qu’est-ce qui les lie, à part une vieille amitié éteinte depuis quinze ans ?
Une sombre histoire, un passé qui ressurgit comme un diable de sa boîte et... ben, ça part un peu en vrille, quoi…
Flanquées d’un ado boutonneux fasciné par les limaces et d’une bande d’illuminés en sabots pour l’une, d’une nounou qui picole en douce et d’un moutard insupportable pour l’autre, les deux femmes auront fort à faire pour affronter une situation qui dérape.
Au programme de ce « serial-thriller-gore » hilarant qui ne laisse aucun temps mort : merguez, cochonnailles, roupettes, macchabée, scie sauteuse et crustacés.
Bon, peut-être pas de crustacés, en fin de compte.
Temps mort est un roman extrêmement difficile à classer. À la fois polar, humoristique, à suspense mais décalé, serial-thriller-gore aux images si parlantes que c'en est inquiétant / prodigieux, d'après mon humble avis, il est impossible de lui accrocher une seule étiquette au gros orteil - vous suivez ? Bon, ok, je laisse les vannes à Kathy Dorl et Marie-Pierre Bardou ! Car vous l'aviez compris (ou pas), mais il s'agit d'une histoire partagée entre deux plumes. Encore un quatre mains qui peut faire parler de lui !
« C’est épuisant, de nettoyer soigneusement la mémoire de mon ordi avant de l’éteindre, il ne manquerait plus que mon sycophante tombe sur l’historique de Google! Des mots-clefs comme « comment se débarrasser d’un cadavre démembré façon puzzle », ou « combien de temps met la chair humaine à se décomposer », ça fait tache!
En parlant de moteur de recherche, il commence à me gaver sévère à me poser tout le temps la même question idiote. Je me demande si Christophe Colomb allait emmerder le roi d’Espagne chaque jour pour confirmer qu’il était bien le navigateur par défaut. »
Clairement, le ton est donné dans le résumé du livre. « Car elles dézinguent. Elles trucident, décanillent, découpent, acidifient, crament, tronçonnent ! » Franchement, ça annonce la couleur, vous trouvez pas ? Hm ? Oui, rouge. Bravo, Sherlock.
PK et Saule, deux amies perdues de vue depuis quinze ans, se retrouvent sur un célèbre réseau social. S'ensuivent des échanges par mail, de plus en plus savoureux (façon de parler), sur leur vie et leurs soucis, leurs amis, leurs amours et surtout leurs emmerdes. On retrouve vraiment une relation d'amitié, avec ses hauts de franche camaraderie (hem.) et ses bas de coups de couteau dans le dos. Au figuré. Enfin, vous verrez.
Tout est parfaitement mis en scène grâce aux différents points de vue que nous offre le livre. À travers leur angle "d'appréciation" de la situation, on ne peut que les accuser puis les plaindre tour à tour. Le premier épisode nous plonge directement dans le vif du sujet, et les suivants s'enchaînent avec une facilité déconcertante. On a envie d'en savoir plus, sur le pourquoi du comment, les tenants et les aboutissants, et on se marre à chaque nouvelle explication (et ce, même si elle est horrible, sordide ou les deux).
Côté humour, je crois qu'on peut difficilement faire mieux. J'ai passé un excellent moment à lire les rebondissements de cette affaire - car oui, messieurs-dames, il y a une affaire ! ça y est, je me la joue JJ (lisez le livre pour comprendre). On ne s'ennuie pas une seconde, et quand on croit qu'on est à bout des surprises... c'est l'apothéose.
En bref, un moment de pur délire, avec du sang et quelques substances illicites pour nos plus grands fous rire... Il me tarde de lire le tome 2. Et rien que pour m'avoir fait lire un polar, il décroche mon coup de
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